Le Mespris de la vie

Jean-Baptiste Chassignet

Anthologie, avec une illustration par Misheck Masamvu

Coll. « rymes », ISBN 979-10-93394-04-6, 26 pages, 8 euros

Le bisontin Jean-Baptiste Chassignet n’a pas vingt-cinq ans lorsqu’il publie sous le titre Le Mespris de la vie et consolation contre la mort (1594) quelques quatre cents sonnets, discours, oraisons et prières, recueil baroque et monomaniaque composé en quelques mois, œuvre édifiante et monstrueuse, fruit de l’angoisse lancinante d’un jeune humaniste frénétique, catholique fervent et moraliste macabre, obsédé par la mort et par la vanité mondaine. Deux cents ans après son dernier souffle, Nerval le mettra en avant dans son anthologie des poètes du XVIe siècle (1830).

O sottize du monde, ô vanité des hommes,

Plus voisins du tombeau de jour en jour nous sommes

Et chaque heure nous pousse au lieu des trespassez.

 

Nous vivons pour mourir et sur le point extreme

De la mort de ce cors et quant nous mourons mesme,

Malheureus avortons, rien ne nous semble assez.